Améliorer la gestion locale, développer (parfois reconstruire) le lien social et re-légitimer le politique : les conseils de quartier, symboles et bases de la démocratie locale, sont aujourd’hui investis de grandes attentes. Ils n’y répondront que si les enjeux de mise en œuvre sont clarifiés, c’est-à-dire si l’offre de participation faite par le pouvoir local n’est pas une coquille vide et intègre mobilisation des habitants et reconnaissance de leur parole.
- Améliorer la gestion locale
La première approche, très pragmatique pose que l’écoute du citoyen est de nature à fonder la décision des élus sur une connaissance plus fine des besoins de l’usager et habitant, voire d’éviter des erreurs technocratiques.
- Développement du lien social
En se parlant, on favorise la tolérance, la création du consensus, la prise en compte des besoins des uns et des autres. L’intérêt de ces conseils est avéré, à la fois pour le dialogue entre élus et administrés, mais aussi entre les habitants d’un même quartier.
- Re-légitimer le politique
L’intérêt pour la chose publique est d’abord éveillé à travers la sensation des citoyens d’être associée à la prise de décisions, d’être des citoyens écoutés. Le conseil de quartier, dans cette optique, est « une école de démocratie ». A partir de problèmes du quotidien, du concret, là ou les gens voient l’aboutissement de leurs actes, on peut développer leur intérêt pour la chose publique.
Mais il faut être clair, la réussite de ces créations passe par un véritable esprit démocratique… Si ces conseils n’ont pas, ou ne conquièrent pas, la liberté de porter un mouvement démocratique ascendant, c’est-à-dire de s’auto-saisir de problématiques, d’être maîtres de leurs ordres du jour, de choisir leurs relations extérieures, alors ils auront de grandes chances de péricliter, car la participation sera vide d’enjeux et de sens !
Ce qui n’exclue pas la participation d’élus, mais jamais à la tête de l’organisation. L’élu est présent pour prendre en compte les opinions ou problématiques évoquées et, en tant que représentant du projet municipal être amené à préciser et à défendre les valeurs et les grandes priorités politiques de la municipalité. Ce qui sous-entend que chaque élu doit être porteur du projet politique municipal, sous peine d’apparaître imprécis, dans l’incapacité de répondre, ou politiquement faible. En dehors de son implication c’est donc une vraie formation de l’élu qui est nécessaire !
La crainte de voir des opposants utiliser des conseils de quartiers comme des tribunes publiques reste, à cette condition, très faible et ne peut, dans un souci démocratique réel, justifier une quelconque frilosité dans cette marche en avant vers une nouvelle manière de concevoir …et de faire…la politique !
Par contre le vrai et réel danger pourrait être d’enfermer le quartier ou le village, sur lui-même et sur ses problèmes récurrents, en limitant la participation aux seuls aspects locaux, perdant ainsi l’âme et l’identité de la commune. Cette crainte pourra être abolie par la constitution, en amont de toute la structure, d’un conseil inter-villages qui serait amené à débattre des projets impliquant la commune dans sa globalité (et dont les membres seraient les premiers représentants des futurs conseils de quartiers, associés à des élus)…
Concrètement ce super-conseil « des sages » serait la première pierre à construire et permettrait ensuite en cascade la constitution des différents conseils de villages.
Résumons nous! Améliorer la gestion locale, développer le lien social, re-légitimer le politique, qui pourrait aujourd’hui ne pas souscrire à de tels objectifs? Et les élus seront les premiers à y gagner, il ne s’agit pas en effet de leur enlever leur capacité d’arbitrage final, mais de l’accompagner par un processus… validant celui-ci aux yeux du plus grand nombre !
Pour débattre d’ores et déjà, dans la sérénité, de ce sujet, qui sera quoiqu’il arrive, à l’ordre du jour des prochaine municipales, je vous invite au dialogue sur ce blog. N’hésitez pas à faire part de vos remarques ou suggestions !
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