Il est de bon ton aujourd’hui de se revendiquer de la “valeur travail” et sans doute allons nous, c’est vrai, devoir par exemple travailler plus vieux dans les années à venir pour pouvoir sauvegarder notre régime de retraite. Mais pour autant faut-il sacrifier sur l’autel de la tyrannie d’une “science” économique apparaissant comme exacte et inexorable, où l’homme n’a plus le moindre impact (mais pourquoi continuons nous donc à croire en la politique ?), une revendication originelle de la gauche : le droit au temps choisi, le droit de ne pas seulement vivre pour le profit ?
1936, le Front Populaire offre la semaine de 40 H et, sans remords, quinze jours de congés payés aux travailleurs de ce pays.
Même s’ils s’allongent ensuite gentiment jusqu’à 4 semaines, il faudra attendre, longtemps, le retour de la gauche et de Mitterrand, en 1981, 45 ans plus tard, pour que la réduction du temps de travail soit à nouveau clairement prise en considération. Et puis c’est ensuite Jospin qui, difficilement, mais courageusement, décide avec les 35 H, et même si ce n’était pas la seule motivation de la loi, de renouer avec la revendication du vrai luxe de la vie : le “temps choisi”..
2007: la droite…et une partie de la gauche….décident, enfin, de siffler la fin des festivités. Ouf !
Comment serait-il possible dans notre monde, où quelques uns dégoulinent de richesses quand des millions d’autres meurent de faim, où des patrons et des rentiers gagnent seulement des milliers de fois l’aumône qu’ils acceptent d’offrir à leurs employés, comment serait-il possible,dans ce monde, de continuer à accepter un tel scandale ….qui verrait des millions de citoyens s’accaparer quelques heures d’un temps qu’ils pourraient, qu’ils devraient, normalement consacrer à produire encore et encore …. jusqu’à ce que la terre n’en puisse plus !
Mais nous sommes encore nombreux, malgré les pressions de ceux qui savent (!) et de ceux qui possèdent (!), à être prêts à résister pour défendre un droit que nous considérons comme fondamental : celui de choisir notre vie ! Le réalisme nous l’acceptons, l’économie a évolué avec la mondialisation, mais il est alors encore plus nécessaire aujourd’hui d’affirmer les valeurs minimales à partir desquelles les transformations peuvent et doivent s’engager !
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