Nicolas Sarkozy s’est livré, dimanche, à une attaque en règle contre « les héritiers de mai 68″ dont fait partie pour lui la gauche, les accusant d’avoir détruit la hiérarchie des valeurs: « Les héritiers de mai 68 avaient imposé l’idée que tout se valait, qu’il n’y avait donc aucune différence entre le bien et le mal, aucune différence entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid.Ils avaient cherché à faire croire que l’élève valait le maître(…) Que la victime comptait moins que le délinquant »……
Je n’ai pas, moi, loin s’en faut, les mêmes sentiments! Je me rappelle surtout de la France d’avant mai 68 : un pays verrouillé, des médias baillonnés, une justice aux ordres, un ministère de l’intérieur sachant faire taire les contradicteurs, une morale bloquée ne laissant aucun espace aux idées nouvelles….
Sarkozy veut nous faire croire que c’était un paradis….. qu’il souhaite contribuer à nous rendre à partir de dimanche prochain.
Moi je me souviens de mai 68 comme d’une respiration nouvelle, de cette sensation, qui nous étonnait alors, de liberté, d’égalité, de fraternité….Des excès naissent sans doute toujours d’évolution comme celle là, je n’ai pourtant jamais confondu le bien et le mal, le vrai et le faux, le beau et le laid. Je n’ai jamais eu la prétention de savoir avant d’apprendre, j’ai toujours pensé que la liberté de chacun s’arrêtait là où commençait celle des autres. Surtout, je me suis toujours senti du côté des faibles et des opprimés face aux puissants et à ceux qui les servaient .
Alors c’est vrai, il faut le reconnaître, une chose est juste dans les propos de Nicolas Sarkozy: ces valeurs, cette morale, c’est à gauche , et aujourd’hui dans le programme de Ségolène Royal, que je les retrouve tout naturellement !
Et c’est bien une France créatrice, imaginative, pas un pays refermé sur des certitudes de café du commerce, une France en mouvement, pas un pays verrouillé, replié sur lui-même, une France généreuse, pas un pays tourné vers les intérèts de quelques uns, une France où soufflera un esprit à la fois de liberté et de responsabilité, loin des basses polémiques électoralistes, qui sortira des urnes en ce beau dimanche de mai, avec l’élection de Ségolène Royal, première femme élue à la magistrature suprème . Que de chemin parcouru !
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